En tête à tête avec les gorilles du Rwanda, dans les pas de Dian Fossey

Le petit groupe descend de voiture et Emmanuel, leur guide, claque la portière de la jeep. Les voilà dans la montagne, la forêt foisonnante s’étalant devant eux.
L’ambiance a changé : l’air est plus frais, l’altitude pèse sur leur souffle, et la brume, palpable, envahit le paysage.

Là-bas, au cœur de la forêt touffue, attendent les gorilles…

Laure connaît bien les safaris et a déjà longuement observé toutes sortes d’animaux sauvages. Mais quand Sylvie lui a proposé de partir faire un circuit de repérage au Rwanda avec Wilderness Safaris, c’est à peine si elle y croyait. En effet, Wilderness Safaris possède un lodge au pied du parc des Volcans, qui n’est autre que le sanctuaire des plus gros singes du monde… Partir sur les traces des gorilles de montagne est une excursion qui ne laisse pas indifférent, et que Laure avait en tête depuis un moment. “Le voyage dont j’avais tant rêvé allait se réaliser », se souvient-elle.

Parc national des Volcans, Rwanda
Parc national des Volcans, Rwanda

Bienvenue à Bisate

Le parc des Volcans, habitat premier des gorilles, se situe au Nord-Ouest du Rwanda, à la frontière avec l’Ouganda. 

Le camp de Bisate se dresse sur les pentes d’un vieux cratère, à quelques kilomètres de là.  “Le lodge est superbe et se fond parfaitement dans la nature environnante, explique Laure. Une ambiance toute particulière s’en dégage : on entend le bruit du village, la vie paisible alentour, et en même temps, la vue sur le parc des Volcans nous fait pressentir ce qui arrive…” .

Vue du lodge Bisate
Vue du lodge Bisate

Au fil des ans, le parc des Volcans a perdu en superficie au profit de terres cultivables, réduisant ainsi l’espace de vie des gorilles. En accord avec le gouvernement et les villages alentour, Wilderness Safari a construit le lodge Bisate avec une idée précise : agrandir l’habitat naturel des gorilles en reboisant les 11 kilomètres qui séparent la forêt du lodge. 

“ Le projet est très clairement expliqué lorsque l’on arrive au lodge, reprend Laure. On prend conscience de notre rôle en tant que voyageur: tout en profitant du luxe du camp, on participe à la reconstitution de l’habitat naturel et sauvage des plus grands primates du monde.”

Une excursion qui demande beaucoup de préparation

Autrefois braconnés et en voie d’extinction, les gorilles sont maintenant très protégés afin que leur espèce se développe, et l’on doit suivre un protocole strict pour visiter leur habitat. 

C’est la primatologue Dian Fossey qui a donné l’alerte dans les années 70. Précurseuse, elle a appris à communiquer avec ces énormes singes, a vécu avec eux dans la forêt et s’est battue toute sa vie pour les protéger. Aujourd’hui, en grande partie grâce à elle, on en compte plus de 1000 dans le parc des Volcans. 

Le matin de l’expédition, le réveil de Laure sonne à 05h15 : l’excitation monte quand elle imagine ce qui l’attend. Comment va se passer cette rencontre ? 

Elle rejoint son petit groupe qui doit se rendre au quartier général des rangers, d’où partent quotidiennement les randonnées pour observer les gorilles.

Une fois les formalités administratives effectuées, leur guide, Emmanuel, prend le temps de donner quelques explications. Le groupe, qui ne peut dépasser 8 personnes, partira à la rencontre d’une famille de gorilles, auprès de qui ils pourront rester une heure.

Laure et son équipe choisissent la randonnée la plus courte pour s’y rendre, qui dure 2h. Oui, la plus courte, car on peut choisir de faire jusqu’à 8h de trek en forêt !

Une rencontre saisissante

Après un court transfert en voiture jusqu’au point de départ, l’aventure commence. La marche s’annonce sportive : dans cette forêt d’altitude, la végétation est dense, il n’y a pas de sentier tracé et le sol est glissant… La brume est partout, les plantes si hautes qu’on ne voit pas où on met les pieds.

Le rythme s’installe, chacun s’imprègne de l’ambiance de la forêt et se met en condition…

Trek dans la forêt du parc des Volcans @Laure Lambusson

Tout à coup, Emmanuel s’arrête. Tout le monde se tait, aux aguets. “Ils ne sont pas loin”, dit-il, tandis que le cœur de Laure se met à battre plus fort. L’équipe se remet doucement en route, et Laure reprend la conversation avec son guide. Mais celui-ci l’interrompt : “Regarde…” 

À quelques mètres d’elle, à peine caché par les branches, se tient un gorille. Ses poils noirs et soyeux se découpent sur le vert de la forêt. Il est tranquillement en train de mâcher une feuille, juste là, devant elle. Il s’est éloigné du reste de sa famille qui se trouve un peu plus loin.
Alors le guide s’avance pour se présenter à eux. On l’entend émettre un son grave du fond de sa gorge. Tranquillement, le chef de famille lui répond avec les mêmes vocalises. C’est bon, dit-il, le groupe peut s’avancer…

Un silver black @Laure Lambusson
Un silver black @Laure Lambusson


Ils sont une quinzaine, paisiblement installés sur le sol et les branches d’arbre alentour. Des bêtes colossales, impressionnantes et calmes. Deux “dos argentés” (ou “silver backs”), qui sont les plus âgés, dirigent le groupe. Alors que le premier s’éloigne, le deuxième en profite pour se rapprocher d’une femelle et tenter de la séduire. A son retour, le chef émet un grognement impressionnant, intimant au second l’ordre de s’éloigner. Plus loin, une femelle mange des chardons sauvages en retirant délicatement les feuilles piquantes de la tige. Les plus jeunes jouent et sautent gaiement… 

L’ensemble offre le spectacle d’une matinée ordinaire et paisible en famille.

Un bébé gorille @Laure Lambusson
Un bébé gorille @Laure Lambusson

Éblouie, Laure regarde évoluer, à quelques mètres d’elle, ces animaux si puissants et doux à la fois. Un bébé gorille, curieux et joyeux, s’approche si près d’elle qu’Emmanuel lui demande de reculer un peu. Laure ne s’attendait pas à les voir aussi bien et ne perd pas une miette de ce qui se passe sous ses yeux.

Au bout d’un moment, Emmanuel fait signe au groupe qu’il est temps de repartir… l’heure s’est écoulée et l’on doit quitter la famille de gorilles.

J’aurais pu les observer toute la journée », explique Laure. “Et en même temps j’ai le sentiment d’avoir pleinement profité du spectacle. C’était très fort. C’est difficile de trouver les bons mots… c’était une rencontre exceptionnelle”.

Le trek du retour dans la forêt permet de revenir à la réalité en douceur. Le groupe est silencieux, chacun encore imprégné de cette rencontre. 

Ces images les accompagneront longtemps. Et au fond d’elle, Laure sait qu’elle retournera les voir…

***

Bisate, Magashi et les chimpanzés du Sud… retrouvez le récit complet du voyage de Laure au Rwanda !

En attendant, n’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur l’organisation de cette escapade extraordinaire dans la montagne du parc des Volcans.

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