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Vous aimez la photographie ? Vous vous intéressez à l’Afrique du Sud, à sa culture et à son histoire ? Alors foncez au Bal ! Ce petit centre d’art parisien dédié à la photographie expose aujourd’hui le dernier projet de l’un des artistes sud-africains les plus prisés du moment : Mikhael Subotzky. Si vous êtes vers Paris, à ne rater sous aucun prétexte ! 

Après avoir exposé dans les plus grands musées du monde -au Musée d’Art Moderne de New York et au Victoria & Albert Museum de Londres- place à la France ! Cette nouvelle exposition retrace son dernier projet en date : une épopée photographique dans les appartements de Ponte City, la plus haute tour d’habitation de Johannesburg, retraçant ainsi 40 ans d’Histoire d’Afrique du Sud. On vous conseille vivement d’aller y jeter un oeil !

Niché au fond d’une charmante petite impasse du 18ème arrondissement de Paris, à deux pas de la Place de Clichy, Le Bal est un petit centre d’art indépendant. Bien qu’assez méconnu, il est l’un des plus pointus pour la photographie et l’image. Sa nouvelle exposition, Ponte City – Autopsie d’un rêve architectural en Afrique du Sud (1975-2013), visible jusqu’au 20 avril, est à la hauteur de la réputation du lieu.

Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

La tour de Ponte City, Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Originale et poignante, cette exposition est de celles qui parviennent à allier photographie, histoire et poésie. Pendant cinq ans, Mikhael Subotzky et son ami Patrick Waterhouse ont photographié les visages des habitants de la tour : autant de récits de vies, des migrants de passages aux habitants aisés des premiers jours, en passant par des familles entières entassées dans des studios de célibataires. Tous donnent une voix au bâtiment. Affichées les unes avec les autres, ces photographies semblent dresser le portrait de l’Afrique du Sud, sans évacuer ni la complexité ni les contradictions du pays.

Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

En effet, l’histoire de cette tour ressemble à un concentré de l’histoire de l’Afrique du Sud, de l’apartheid au renouveau multi-ethnique du centre-ville. Construite en 1976, la tour est située au coeur de Hillbrow et Yoeville, des quartiers alors exclusivement blancs de Johannesburg où vivent les jeunes couples de la classe moyenne. Elle est alors l’emblème de la prospérité de la ville ; sa situation géographique la met à l’écart des événements marquants de l’apartheid. Mais l’avènement de la démocratie en 1994 marque un tournant pour ce gratte-ciel. Ses habitants les plus aisés la désertent pour les banlieues nord de Johannesburg, réputées plus sûres. Elle devient synonyme de décrépitude urbaine, réinvestie par les criminels et les migrants les plus précaires.

La tour de Ponte City, Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

La tour de Ponte City, Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Depuis 5 ans, les deux photographes ont suivi ces habitants dont la vie semble régie par les rebondissements incessants de la tour, entre les espoirs suscités par les tentatives de réhabilitation et les tragédies des échecs des investisseurs immobiliers.

Les habitants de la tour de Ponte City, Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Les habitants de la tour de Ponte City, Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Cette tour, toujours propice à l’émergence de mythes, est devenue un véritable symbole : celui des espérances comme des déceptions, à l’image des 40 dernières années de l’Histoire de l’Afrique du Sud. Un travail bouleversant !

Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

Mikhael Subotzky & Patrick Waterhouse, Le Bal

2 derniers conseils pour la route : 

  • Si vous allez au Bal, ne manquez surtout pas son petit café. Le design est impeccable et la terrasse est idéale pour l’arrivée des beaux jours.
Le Bal Café, Paris

Le Bal Café, Paris

  • Si vous vous demandez ce à quoi peut bien ressembler l’art contemporain en Afrique du Sud, allez faire un tour sur le site de l’excellente Galerie Goodman située au Cap. Cette galerie, qui a d’ailleurs participé au financement de l’exposition, propose un très bon aperçu de la richesse de la création sud-africaine contemporaine, l’une des plus bouillonnantes du moment.

Et puis si vous avez des envies d’Afrique du Sud, n’hésitez pas, bien sûr, à faire appel à nous !

 

 

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