Agnès suivit le regard de leur guide et aperçut l’animal tapi dans les broussailles. Son pelage se fondait intégralement dans le paysage. A cinquante mètres d’elle à peine, il observait les guanacos, ces lamas sauvages qui vivent en troupeau.

Les voyageurs se turent, conscients de l’importance du moment, émus de surprendre le “fantôme des Andes” en pleine chasse, alors que personne n’aurait osé espérer le voir.

L’un des guanacos, perché sur un promontoire rocheux, jouait la sentinelle. Il n’avait pas vu le puma qui avançait comme un chat vers sa proie. Mais une fois qu’il fut à découvert, la sentinelle l’aperçut et donna l’alerte, poussant un cri strident. Les guanacos s’enfuirent à vive allure, et le félin, malheureusement pas assez rapide, dû repousser à plus tard son festin.

“Ce fut un moment suspendu dans le temps, raconte Agnès. Quelle émotion de vivre cette scène en direct, si près de nous, alors que nous avions 99% de chances de ne pas voir de puma… Nous avons vécu cela comme un cadeau de la nature. Elle peut être généreuse quand on l’aime et qu’on la respecte”, conclut-elle.

Agnès et sa mère, férues de voyage, ont entamé au printemps dernier un extraordinaire  périple au Chili.
Longue bande de terre située au Sud Ouest de l’Amérique latine, bordée par la mer d’un côté et les montagnes des Andes de l’autre, le Chili réunit dans un même pays le désert le plus aride du monde et les paysages glacés de Patagonie… Un pays encore mystérieux pour Agnès et sa mère qui y ont passé une vingtaine de jours, depuis la capitale Santiago jusqu’à l’Île de Pâques, en passant par la Patagonie et le désert de l’Atacama. Un voyage marquant dans une nature éblouissante, qui a renforcé encore le lien qui les unit. 

Le voyage débuta à Santiago, capitale du Chili. Agnès et sa mère furent saisies par l’aspect moderne et ordonné de la ville, malgré ses 6 millions d’habitants. Contrairement à l’image que l’on peut se faire des métropoles d’Amérique du Sud, il s’agit d’une ville organisée et propre, dont les quartiers sont très agréables à arpenter. “Nous avons aussi beaucoup apprécié la chaleur des gens, qui sont de bons vivants. Santiago est une ville tournée vers la gastronomie et le vin. Le vin chilien est extraordinaire !” se souvient Agnès.

Les voyageuses poursuivirent leur route jusqu’en Patagonie, au Sud du pays. Elles survolèrent la Cordillère des Andes et furent éblouies par le spectacle de ce paysage montagneux infini, composé d’une succession de sommets plus hauts les uns que les autres, certains encore auréolés de neige, éclairés d’une lumière orangée… 

En sortant de l’aéroport de Puerto Natales, le vent soufflait tellement fort qu’elles se demandèrent comment l’avion avait pu atterrir.

La Patagonie, un air de bout du monde où la nature reprend ses droits

Leur guide les mena jusqu’au superbe Awasi Lodge situé au cœur du parc national Torres del Paine. “Lors de nos excursions dans ce parc magnifique, nous avons pris un chemin qui indiquait “Route de la fin du monde” : on avait vraiment l’impression d’y être”, se rappelle Agnès. “Dans cet espace immense où vivent si peu de gens, on se sent minuscule face à la nature. Cela ramène l’homme à sa condition sur terre. Ici, on se rappelle que les éléments sont les plus forts, et que l’homme doit s’adapter”.

Les montagnes environnantes formaient un spectacle d’une grande beauté. “Il avait neigé, ce qui faisait ressortir toutes les aspérités de la montagne, et sa couleur granitique, proche du rouge bordeau. Les conditions étaient extraordinaires pour moi qui suis une grande amatrice de photographie. Dès que les sommets se dégageaient, je demandais qu’on arrête la voiture, attentive aux nuages qui venaient les cacher d’un coup de vent”.

C’est dans cet environnement grandiose qu’Agnès et sa mère eurent la chance incroyable d’assister à la scène de chasse du fameux puma des Andes.

Des excursions qui remuent

La Patagonie est une région dure pour l’homme, qui doit s’adapter pour y vivre. “On nous avait prévenus que nous allions vivre quatre saisons dans une même journée. Le matin, nous mettions un surpantalon et de grosses chaussures de marche pour affronter la neige. L’après-midi, le soleil était plus chaud et nous gardions seulement un pull. Puis la pluie tombait, mais toujours avec du soleil, et nous mettions un imperméable pour admirer l’arc-en-ciel qui se formait sous nos yeux…”

Les voyageuses furent mises à l’épreuve au moment de leur excursion sur le lac Grey, pour approcher les glaciers. Avant de monter à bord du bateau qui les emmenait sur l’eau, face au vent qui soufflait à 100km/h, elles marchaient pliées en deux, une légère pluie glacée leur striant le visage.

“On en rigolait ! On savait qu’on aurait froid, que l’on allait être mouillées, mais on a été récompensées par la splendeur des lieux, si impressionnants. Et comme nous étions quasiment seules à faire cette sortie, nous nous sommes senties privilégiées”, se souvient Agnès.

Depuis le bateau, elles observèrent les immenses glaciers bleu-gris qui défilaient sous leurs yeux, et le décor magnifique dans lequel elles se trouvaient, émues à l’idée que celui-ci commençait déjà à disparaître à cause de la fonte des glaces.

De retour à l’Awasi Lodge, après leurs excursions, Agnès et sa mère prirent l’habitude de descendre jusqu’au jacuzzi en bois installé au pied de leur villa. Elles s’y rendaient avec des chaussures de marche et un bonnet sur la tête, avant de retirer leurs habits pour s’installer dans l’eau chaude. Là, sous la neige qui tombait, un verre de vin rouge chilien à la main, elles se baignaient dans une eau à 38 degrés tout en contemplant les montagnes majestueuses et le lac en contrebas.
“C’est un moment exceptionnel et singulier dont je me souviendrai toute ma vie ! Nous avons réitéré l’expérience tous les soirs, tellement nous avons aimé”, se souvient Agnès. “Le personnel de l’hôtel, très attentif, avait compris que c’était devenu un rituel et chauffait le tonneau pour qu’il soit prêt à notre arrivée”, poursuit-elle.

“La Patagonie a été un coup de coeur absolu. De tous les voyages que j’ai faits, c’est celui que j’ai trouvé le plus grandiose. L’aspect sauvage de ce lieu, isolé et indomptable, l’humilité des habitants face au climat… c’est un endroit incomparable”, explique Agnès.

Virée dans le désert de l’Atacama

La troisième étape du voyage se déroula dans un tout autre décor, au Nord du Chili : celui de l’Atacama, le désert le plus aride du monde.

Purement minéral, fait de cailloux et de sable, on y trouve peu d’ombre ou d’herbe. Bien que l’on soit en altitude, il fait très chaud, et peu d’animaux y survivent.

Pour leur première excursion, elles partirent observer l’activité volcanique du désert, à 4400 mètres d’altitude. “C’est selon moi ce qu’il y a de plus impressionnant là-bas”, explique Agnès.

Le paysage, fait de pierres jaunes, d’algues vertes et oranges, laisse penser qu’un artiste est venu peindre le sol avec sa palette de couleurs.“On entend la terre qui gronde car l’eau bouillonne en dessous, la fumée s’échappe en continu depuis des petits trous creusés dans le sol, et l’on voit des geysers cracher de la vapeur d’eau jusqu’à 7 mètres de haut. Certains se réveillent toutes les deux minutes, d’autres une fois par jour… C’est de l’eau bouillante, à presque 100 degrés, alors on fait attention”, sourit Agnès.

Le site étant en altitude, certains voyageurs supportent mal de s’y promener. “Ma mère et moi venant de Suisse, ce ne fut pas un problème !”, sourit Agnès.

Afin de lutter contre le mal des montagnes, les Chiliens ont recours à une plante locale, le rica-rica : “On nous en a proposé à plusieurs reprises, dans un cocktail local que l’on appelle le “Pisco sour”. Le rica-rica donne un goût un peu mentholé à la boisson”, explique Agnès. “Cette plante a le même effet que la coca, que l’on mâche au Pérou et en Bolivie : elle détend et accélère l’oxygénation du sang”, poursuit-elle.

Durant leur séjour dans le désert, elles profitèrent encore une fois du confort d’un fabuleux Lodge signé Awasi. “Nous avons énormément apprécié ces hôtels, qui sont les rois du sur-mesure. Les équipes sondent les voyageurs pour savoir ce qu’ils aiment, afin de leur proposer des services qui leur correspondent, explique Agnès. Nous avions notre guide dédié, qui s’appelait Luis. Tout comme notre guide en Patagonie, Luis était très impliqué, aimait communiquer, partager des choses sur son histoire personnelle, sa vision de la vie… Ce fut très agréable de pouvoir échanger avec des chiliens et d’avoir de vrais moments de convivialité”.

De fait, Agnès laissa entendre à son guide qu’elle aimerait pouvoir déjeuner à l’extérieur, sans avoir à rentrer au lodge entre deux excursions.

Leur guide Luis la prit au mot et organisa un déjeuner dans la nature, sans rien lui dévoiler.
Il choisit un lieu à 4000 mètres d’altitude, au bord d’une lagune où l’on pouvait contempler un magnifique paysage dans lequel broutaient des vigognes sauvages.

Il sortit une table pliante de la voiture, l’installa et posa des cailloux aux quatre coins de la nappe pour ne pas qu’elle s’envole avec le vent.
“Pour l’apéritif, il nous proposa le fameux Pisco sour qu’il avait préparé dans une gourde. Puis, il commença à faire rissoler des pommes de terre dans le coffre de la voiture…! “ raconte Agnès. “Ce fut une nouvelle fois un moment incroyable : ma mère et moi, assises au milieu du désert, en train d’observer la lagune, un verre de Pisco sour à la main, et notre guide nous préparant le déjeuner à l’arrière de la voiture… !” se souvient Agnès, enthousiaste.

“Je vous ai révélé certains moments forts du voyage, mais il y en a eu beaucoup d’autres, et très différents, selon les lieux et les ambiances ! ” poursuit Agnès.

En effet, le Chili offre une palette de décors si variés, que l’on a l’impression de faire plusieurs voyages en un. Et c’est sans compter sur la dernière partie du périple, qui se déroule sur l’île de Pâques… En arrivant sur cette terre lointaine au milieu du Pacifique, Agnès et sa mère n’étaient pas encore au bout de leurs surprises ! Mais c’est encore une autre histoire…

Pour en savoir plus sur nos idées de circuit dans ce pays aux multiples visages, n’hésitez pas à contacter nos experts. Ils sauront vous guider pour faire de ce voyage un grand moment à la hauteur de vos espérances!